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Asaf Avidan, une identité confirmée

Sa tournée démarrée en 2020, Asaf Avidan poursuit son « Anagnorisis Tour » en 2022 en passant par la scène cubique rémoise. Ex-leader du groupe « Asaf Avidan and the Mojos », le chanteur Israélien lance sa carrière en solitaire en 2011. Les échos de son succès ne nous parviennent qu’en 2013 en Europe. Depuis, il surfe sur les retombées des suivants albums sortis à la fréquence d’un métronome. Différent Pulses, a ainsi vu naître ses petits frères, Gold Shadow en 2015, In the Box 2 en 2016 et The Study of falling en 2017.



Le musicien, auteur-compositeur et interprète Asaf Avidan s’est produit le 18 mars dernier à la Cartonnerie rémoise. Les consignes sanitaires nouvellement changées, le concert s’est déroulé public debout, à masques rompus. Peut-être seulement pour un temps mais, ce soir-là, ces quelques heures coupées du monde extérieur étaient aux réjouissances et au soulagement, sans doute.

Dans ses valises, Asaf Avidan avait amené la jeune et douce Shelly Archer, originaire de Tel- Aviv, qui l’a souvent suivi en tournée à travers le monde. Sur la scène de la Cartonnerie, la jeune femme a montré sa fragilité dans une musique de l’intime, dans la lignée de Lovebird, son premier EP sorti cette année à l’aube de sa carrière solo.

Pour beaucoup, il ne s’agissait pas d’une première. Les gens qui m’entouraient n’étaient clairement pas néophytes du personnage et venaient réapprécier la tessiture du chanteur. 21h15, La voix aigüe de l’Israélien ne tarde pas à percer le « décor fripé » qui le domine. Asaf Avidan apparaît en costume crème quand il se lance dans deux nouveaux titres de son dernier opus (Lost Horse, 900 Days) à l’issue desquels il s’essaie à la langue française « Bonjour mesdames et messieurs ». Il endosse sa guitare. Cette fois dans un anglais très perceptible, il s’est dit « content de partager ça avec nous » translated by Jeff, à ma gauche. Sa guitare sous le bras, il se rapproche d’une de ses guitaristes dans un moment de complicité sur Différent Pulses. Il ôte sa veste à la suite de Green and Blue, en entamant Over my head. On ressent les influences de Janis Joplin. Un solo de guitare féminin complète un interlude instrumental pour légitimer l’envolée vocale dont il est le seul capable. Preuve de la densité et de l’éventail de savoir-faire vocal de l’artiste. Une performance acclamée par le public.




Dans un violet criard, tirant vers le rose défraichi, c’est une autre ambiance qui se tisse pour The Jail dans un registre semblable à celui de Selah Sue. Le tableau change, se voulant romantique et plutôt instrumental-percussif où la guitare domine. Il est fait un usage peu commun de l’instrument, joué à l’archer. Le rendu est superbe.

Jeff translated (always !) « On a un point à traverser ensemble, on a traversé des vallées ensemble, et c’est maintenant qu’on traverse le point culminant », concède-t-il. Asaf Avidan met beaucoup de sa vie dans sa musique. Ses textes relatent les péripéties qui ont construit l’homme qu’il est et l’artiste qu’il est devenu. Le titre de ce septième album réaffirme cette identité révélée sur le tard, Anagnosiris signifiant « l’action de reconnaître ». Il s’agit de la découverte tardive d’une identité que l’on n’a pas su percevoir de prime abord. C’est le moment décisif. Ce terme, issu du grec, est utilisé dans la littérature et l’art et plus largement dans les sciences humaines. Une introspection, donc qui se ressent dans l’entièrement de son dernier opus et son titre éponyme.

Bien sûr, Reckoning One day est de la partie, avant que les rappels ne dévoilent deux nouveaux titres (Earth Odissey, I see her) issus de son dernier album, défendu brillamment sur le territoire rémois.








Texte : Cindy Latique

Photos : Joel Dera







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