Retour sur les derniers concerts, bilan de l’édition 2022, les ambitions du festival, la conquête de projets à venir !
Après la pluie, le beau temps ? Après avoir essuyé quelques gouttes de pluie sur les cirés la veille, le public revient sous un soleil timide en ce troisième et dernier jour de Magnifique Society. Lune fait danser le Royal Garden en début d’après-midi. La pelouse est encore calme avant Catastrophe sur le Central Parc, ce collectif à l’énergie débordante de sept personnalités bien trempées qui conjuguent aisément musique, danse chorégraphiée et mise en scène pour un vrai show multifacettes. Pip Millett absent, la rappeuse rémoise Leys, que l’on avait déjà pu entendre lors de l’édition 2017, reprend du service. Devant son DJ, ses cheveux longs noirs terminent ses déambulations scéniques pour rejoindre sa robe verte. Leys a le flow et prête ses refrains aux festivaliers qui l’encensent avant de se rendre au Central Parc pour Peach Tree Rascals, aux allures de boys band des temps modernes. Les Worlds Apart sont de retour ! En chemises Hawaïennes sur de la pop parfois « hip », les garçons s’offrent en livestories avec les téléphones des jeunes filles placées aux premières loges.
Benjamin Epps est reprogrammé un peu plus tard sur le Club Trotter. « Reims je veux voir les bras en l’air pour le meilleur rappeur de France », s’annonce-t-il modestement, avant de féliciter son camarade « Faites du bruit pour Noto ! », venu entamer la journée en début d’après-midi sur la même scène. Le Royal Garden bouge sous les stroboscopes de Moonshiners et Laylow s’élance dans un rap tourné vers le monde de demain, très attendu des festivaliers. Une troisième journée Magnifique majoritairement axée rap/hip-hop.
Sur le Club Trotter, Fishbach n’arbore pas le même style qu’en 2017, ni musicalement, ni vestimentairement. Plus intimiste et bien moins tonitruante qu’auparavant, sa pop-électro se devine sous son chapeau et surplus noirs. Puis, une sortie de scène subite au décours d’un morceau bancal. En cause ? Visiblement c’est panique dans l’oreillette – la Terre, me recevez-vous ? – La jeune femme n’aura pas su appâter son auditoire.
Ça pullule vers le Central Parc pour ce qui sera LE dernier concert du festival et certainement le plus attendu (moi-même je trépignais d’impatience). Exit Fergie ! The Black Eyed Peas ne sont plus qu’au nombre de trois (Will.i.am, Apl.de.ap et Taboo), chacun d’eux présents depuis le lancement du groupe en 1995 (oui, vous avez bien lu, il y avait une vie avant les années 2000). J. Rey Soul les rejoint sur la grande scène. Elle est la nouvelle touche féminine de la version actuelle du groupe qui a cartonné dans les années 2010. Une version un poil remixée et plus rythmée du hip-hop/soul que l’on connaît. « I gotta feeling » en point final de cette cinquième édition !
Depuis maintenant cinq ans, la Magnifique Society a ses racines ancrées au cœur du Parc de Champagne, parmi les arbres centenaires et ses jardins aux mille couleurs, conférant au festival débutant un « vrai espace de liberté ».
Cédric Cheminaud et Christian Allex, respectivement directeur artistique & général et programmateur artistique de la Cartonnerie et de la Magnifique Society se sont réjouis du croisement de sociétés multiples dans le respect du site, qu’ils ont à cœur de préserver. Selon eux, « la réussite de cette édition réside dans la cohérence de liaison grande scène/petite scène » et « la cohabitation de générations plurielles » avec une ligne artistique se voulant mature, une autre orientée vers un public plus jeune. Sans compter que le Garden a su maintenir un public esprit « transe », resté constant. Les deux hommes se sont dits très satisfaits de cette nouvelle implantation et entendent conserver cette configuration l’an prochain. Les nouvelles créations (ex : les grandes horloges et leurs panneaux directionnels), la diversité des possibilités de repas notamment, ont été saluées.
Côté perspectives…
Cette année le festival a rassemblé près de 26 000 personnes en totalité sur les trois jours. Ce qui en fait la plus grande édition à ce jour (pour repère, la première année s’était bouclée à 12 000 personnes) : une réelle évolution en cinq ans ! 2023 (attention…tous à vos agendas) se projetterait également sur le dernier week-end de juin avec une jauge inchangée. Le programmateur a réaffirmé la relance des échanges avec des labels de Tokyo/Séoul, impliquant de prochains projets en collaboration avec des artistes Coréens.
Enfin, si Cédric Cheminaud a annoncé, lors de la conférence de presse, (ATTENTION : SPOILER ALERT !) qu’il quittait la direction de la Cartonnerie mais conservait celle de la Magnifique Society, le duo « magnifique » s’est félicité de la « dynamique forte » générée chaque année et « qui fédère l’énergie souhaitée », tout en gardant à l’esprit des pistes d’amélioration.
Cindy Latique
Comments